9 conseils de Xavier Niel vers les entrepreneurs… et les salariés.

Xavier Niel était en conférence à Bordeaux il y a quelques jours, dans le cadre du Conseil des Entrepreneurs de Bordeaux. Comme 1600 personnes, j’avais fait le déplacement pour voir cette « Rockstar » de l’entrepreneuriat partager son point de vue.
J’y allais sans apriori, simplement « pour voir », et j’avoue, j’ai vu. Et j’ai été séduit. J’y ai vu un homme simple et éclairé, partager ses idées. Ses idées d’entrepreneur évidemment, mais la portée du discours allait bien au delà : ça a parlé d’envie, de bonheur, de devoir, et même de politique (au sens étymologique du terme).

Sélection de quelques thématiques abordées :

  • 1/ Gérer la complexité
    « Si on regarde l’accumulation de complexités, on ne fait rien »
    Évidemment, mettre un projet sur pied amène son lot de complexités. Mais il faut garder en tête l’objectif tout au bout. Travailler le cap, et ne pas se focaliser sur les problématiques court-termistes. Et même ne pas s’en soucier si vous préférez. X.Niel prenait le cas des formalités administratives type documents CERFA, réputés pour être complexes : « Si cela vous bloque, ne les remplissez pas. A un moment, on vous enverra bien des rappels, vous réagirez à ce moment là.« 

 

  • 2/ L’envie de son métier
    « Mon métier, c’est entrepreneur, et j’en suis tellement heureux tous les matins ».
    J’y ai appris que X.Niel n’est pas DG d’Illiad, mais directeur de la stratégie. Il crée les produits, et adore cela (parmi d’autres choses). Il laisse volontiers la place de DG (« pour éviter de signer des papiers toute la journée« ).

 

  • 3/ Le manque d’études
    X.Niel a arrêté ses études juste après le bac. Il ne tire aucune gloire d’avoir réussi sans bagages, et perçoit aujourd’hui « ce manque de culture ». Néanmoins, selon lui il est « + dur de sortir du moule que de construire son propre moule« . Je me demande à quel point sa vision unique des choses vient de cette « absence » d’études ‘professionalisantes’.

 

  • 4/ Les hommes au centre
    Les hommes sont au centre de l’entreprise. Les engager au développement de l’entreprise dès son démarrage est une des clés. Les salariés sont alors « intéressés », motivés, ce sont des relais vivants de l’entreprise. « et ils éteignent la lumière le soir en partant« , car l’entreprise est « un peu à eux« .

 

  • 5/ Balayer les fausses excuses
    X.Niel a balayé une palanquée d’excuses toutes faites, des plaintes récurrentes que l’on a l’habitude d’entendre à tous les étages. Ce sont pour lui de fausses excuses. Exemples :
    « Je n’ai pas fait de grandes écoles, je ne peux pas monter mon entreprise » >> Les hautes écoles comme Polytechnique ont le plus bas taux de créateurs d’entreprises. Les écoles de commerce standards ont par exemple des taux beaucoup + élevés.
    « je ne trouve pas d’argent pour mon projet » >> il y a des investisseurs dans le monde entier, et pas assez de projets justement. La question mérite peut-être d’être posée différemment : « votre produit est-il bon? »
    « Le recrutement et le licenciement sont + durs en France » >> le licenciement a exactement le même coût en France qu’aux USA, selon lui. Oui le droit français est complexe, mais cela ne peut pas être une excuse.
    « On est trop taxés en France » >> « Gagnez de l’argent d’abord », et on en reparle 🙂

 

  • 6/ Au moment de créer le produit
    Le moment de la création d’un nouveau produit est intense et particulier. Un de ses moments préférés. Il faut pour cette étape une micro-équipe, une « cellule de combat ». Le marketing, la finance, tous les services supports ne doivent intervenir qu’après la création proprement dite. Sinon le projet implose (ou se standardise).
    Il rappelait qu’au moment de la création de l’Iphone, l’équipe en charge du projet chez Apple était composée de moins de 15 personnes.

 

  • 7/ Etre disruptif
    Il y a 3 moyens d’initier le changement. 3 seulement : baisser drastiquement les prix, créer un nouveau produit, ou augmenter drastiquement la qualité. Rien d’autre.

 

  • 8/ Le conseil « Game changing »
    Il faut « avoir à un instant donné des succès visibles« . Même minimes. Car ce sont ces succès qui vont en appeler d’autres. Ils vont « donner envie ».

 

  • 9/ Enfin, quelques phrases que je garde en tête :

« Amenez-moi des gens qui ne croient plus en la jeunesse de ce pays, on leur fait visiter l’école 42, et on les retourne ».
(il a beaucoup mentionné le fonctionnement de l’école 42, très intéressant, j’y reviendrai)

« l’immigration est une chance »
Cette phrase se fait particulièrement rare.

« Créer son job est la meilleure garantie d’en avoir 1 »

« Tous les accidents de parcours sont une chance dans la vie, car on voit les choses différemment ».

 

Dont acte.

 

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Photo d’article par Simon Barthélémy